la rencontre du 20 mai 2022
Dans le cadre des
Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée
présidé par Olivier Bétourné
en partenariat avec
Le réseau ESPAS, GHU-Sainte-Anne psychiatrie & neurosciences
et la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse
Serge Hefez
Psychiatre et psychanalyste
et
Elisabeth Roudinesco
Historienne et psychanalyste
ont dialogué et animé un débat sur
La question de la transidentité
histoire, clinique, éthique
au Centre hospitalier Saint-Anne
1, rue Cabanis 75014 Paris
vendredi 20 mai 2022 à partir de 20h
(Grand amphithéâtre)
avec la participation de : David Cohen (chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), Agnès Condat (pédopsychiatre, psychanalyste, docteur en sciences cognitives), Jean Chambry (psychiatre d’enfants et d’adolescents) et Patrick Landman (psychiatre, juriste et psychanalyste)
La première rencontre, consacrée à la question de la transidentité, s'est tenue au centre hospitalier Sainte-Anne le 20 mai 2022 autour de Serge Hefez et Elisabeth Roudinesco, avec la participation de médecins praticiens.
Les deux organisateurs, Serge Hefez et Elisabeth Roudinesco, ont invité des cliniciens à participer à l’échange afin que des praticiens puissent enfin témoigner de leur expérience de travail auprès de patients (enfants et adultes) qui se désignent eux-mêmes comme «transgenres» et se sentent «assignés» à une identité anatomique qui ne serait pas conforme à leur aspiration subjective.
Dans le cadre de ce débat crucial pour le présent et l’avenir des sociétés d’aujourd’hui, il s’agissait de dépasser les polémiques militantes qui opposent désormais deux camps : les «traditionnalistes» d’un côté, convaincus que les adeptes d’une «pensée woke», héritiers des Derrida, Foucault Deleuze, Lacan et tant d’autres, fabriqueraient des personnes transgenres pour effacer la différence des sexes et en finir avec les valeurs de l’Occident ( le nationalisme, la virilité, la famille, etc.), et, de l’autre, les «partisans de la culture de l’effacement» (Cancel culture), du transgenrisme queer, de la censure, du déboulonnage des statues, qui, au nom de la lutte contre toutes les discriminations, valorisent le culte de la repentance et de la victimisation au point de laisser entendre que la plus grande des libertés consisterait à assigner chaque sujet humain à des appartenances identitaires (de race et de genre) modelables à l’infini.
Découvrez le compte rendu de la Rencontre dans le Blog d'Elisabeth Roudinesco ici
la rencontre du 28 octobre 2022
Dans le cadre des
Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée
présidé par Olivier Bétourné
en partenariat avec
Le Grand Continent
et à son invitation
Maurice Godelier
Anthropologue
Elisabeth Roudinesco
Historienne et psychanalyste
Georges Vigarello
Historien
éclaireront l’avenir des sociétés modernes au regard d’une question cruciale:
La différence des sexes existe-t-elle encore ?
modérateur : Olivier Bétourné
à l’Ecole Normale Supérieure
45 rue d’Ulm
75005 Paris
vendredi 28 octobre 2022 à partir de 18h30
salle Dussane
Pour tous contacts avec l’Institut Histoire et Lumières de la pensée : www.ihldp.com
Sous l’effet d’un usage toujours plus radical du concept d’ «identité de genre», le sujet humain, que la science occidentale avait pensé sous les catégories du biologique, du social et du psychique, se voit progressivement menacé d’amputation de sa dimension biologique. La prise en compte de la «différence biologique des sexes» dans la caractérisation du sujet ne serait, à en croire ses critiques, qu’une opération de maintien de l’ordre social et reproductif dominant, un ordre nourri de significations imaginaires et de pratiques symboliques assurant la domination des hommes sur les femmes et des pratiques «hétéronormées» sur les sexualités minoritaires. Cet ordre, il serait urgent d’en déconstruire les attendus si nous voulons entrer de plain-pied dans le monde nouveau, celui des subjectivités libérées et des identités multiples librement associées par le sujet lui-même. C’est donc en toute bonne foi que, confronté à l’effervescence de la pensée du sujet libre et émancipé de ses attaches biologiques, l’observateur de l’évolution des sociétés occidentales s’interroge, un brin narquois tout de même :
«La différence des sexes existe-t-elle encore ?»
Nul n’ignore, bien sûr, que le sexe est culturellement construit et que si l’ «arrangement sexuel» (Erving Goffman) diffère d’une société à l’autre, cette diversité ne remet pas en cause la dichotomie elle-même, universellement représentée dans les différentes sociétés humaines. Mais l’hypothèse d’universalité autorise-t-elle à affirmer que la différence des sexes conserve la validité théorique que la science occidentale lui a attribuée dans la caractérisation de l’être humain ? Faut-il déceler au contraire, dans cette affirmation, le ferment idéologique d’une science délibérément normative ? Et, du coup, la différence des sexes existe-t-elle vraiment ?
Un anthropologue et deux historiens ouvrent le débat.
Maurice Godelier, anthropologue, médaille d’or du CNRS, est l’auteur d’une œuvre considérable discutée dans toutes les universités du monde.
Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, est l’auteur d’une étude récente sur les dérives identitaires. Son œuvre est traduite dans le monde entier.
Georges Vigarello, historien, est l’auteur d’une œuvre originale consacrée notamment au corps et à ses représentations, mais aussi à l’exploration des normes qui entourent sa domestication et sa libération.
Découvrez le compte rendu de la Rencontre dans le Blog d'Elisabeth Roudinesco ici
la rencontre du 5 mai 2023
Dans le cadre des
Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée
présidé par Olivier Bétourné
Hervé Le Bras
Démographe et historien
Patrick Weil
Historien
Catherine Wihtol de Wenden
Politologue, spécialiste des migrations internationales
ont éclairé de leurs savoirs et de leurs engagements une question dont les attendus culturels et politiques pèsent sur l’équilibre du monde :
L’Europe et ses étrangers
modérateur : Olivier Bétourné
à la Maison de l’Amérique latine
217 boulevard Saint-Germain
75007 Paris
vendredi 5 mai 2023 à partir de 19h
Pour tous contacts avec l’Institut Histoire et Lumières de la pensée : www.ihldp.com
« Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre » proclame une association de défense des droits des migrants sur un bel autocollant rouge. Clin d’œil ? Manifeste politique ? Voilà en tout cas qui donne à réfléchir en un temps où les peuples du monde font de la protection de notre vieille planète une priorité.
Rien, bien sûr, n’incite à penser que cet élan, aussi puissant soit-il, serait sur le point d’en finir avec les anciennes fractures culturelles et nationales. Et si le sentiment que l’humanité joue sa survie dans la réduction des émanations de gaz toxiques est bel et bien partagé d’un bout à l’autre du monde, si la récente crise sanitaire elle même a renforcé la conviction que nous partageons le même destin, la qualité de l’accueil réservé aux populations chassées de chez elles par la guerre, la persécution ou la faim continue de dépendre au premier chef des traditions d’accueil et de la politique des Etats concernés.
En Europe, les Etats de droit régulent avec toujours plus de rigueur les flux migratoires quand les « démocraties illibérales» se ferment à tout transfert de population. L’espoir de parvenir à partager à vingt-sept une approche fondée en droit et en responsabilité doit-il pour autant être relégué au musée des utopies ? Si la conjoncture n’incite décidément pas à l’optimisme, il reste que l’Europe dispose, pour relever le défi de l’accueil et de l’intégration, d’atouts qui ont fait sa force et sa singularité dans l’histoire. A quelles conditions les peuples et leurs gouvernants se décideront-ils à les mobiliser ?
L’approche de ces questions, à l’échelle européenne, se déploiera selon trois axes : une évaluation des traditions nationales d’accueil et d’intégration, un examen comparé des politiques d’immigration en vigueur, une anticipation du rôle que pourrait jouer l’Union européenne à l‘horizon 2030.
Avec la participation d’Hervé le Bras, démographe et historien, Patrick Weil, historien, Catherine Wihtol de Wenden, politologue, spécialiste des migrations internationales.
Débat modéré par Olivier Bétourné.
la rencontre du 17 novembre 2023
Dans le cadre des
Rencontres de l’Institut Histoire et Lumières de la pensée
présidé par Olivier Bétourné
en partenariat avec
La Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse
présidée par Elisabeth Roudinesco
Patrick Boucheron
Historien
Bernard Lahire
Sociologue
Alain Vanier
Psychiatre, psychanalyste
débattront de
L’avenir de la psychanalyse comme clinique et dans la culture
débat modéré par
Elisabeth Roudinesco
Historienne et psychanalyste
à la Maison de l’Amérique latine
217 boulevard Saint-Germain
75007 Paris
vendredi 17 novembre 2023 à partir de 19h
Pour tous contacts avec l’Institut Histoire et Lumières de la pensée : www.ihldp.com
Normalisée dans son exercice, toujours plus réglementée et encadrée par la loi, la psychanalyse est aujourd’hui une discipline clinique pratiquée essentiellement par des psychologues et détachée de la médecine et de la psychiatrie.
Pourtant, la culture dont elle est issue nourrit plus que jamais tous les domaines du savoir et de la pensée : histoire, philosophie, littérature, sociologie, anthropologie. Cette culture psychanalytique est si présente dans les sociétés contemporaines – et c’est notamment le cas en France, bien sûr – que les «mots» de Freud sont passés dans le langage courant : inconscient, lapsus, identité, pulsion (de mort et de vie), refoulement, principe de plaisir, moi, surmoi, ça, etc.
Sans doute faut-il rechercher de ce côté-là la source de l’hostilité que la psychanalyse continue à susciter alors même que ses adversaires constatent son recul face à une multitude de thérapies jugés plus efficaces et plus «scientifiques», à commencer par le fameux «développement personnel», cet ensemble hétéroclite de pratiques fondées sur la quête de l’estime de soi et destinées à combattre les angoisses et les dépressions contemporaines.
Mais il faut élargir le débat : les psychanalystes ne travaillent-ils pas eux-mêmes au déclin de leur propre discipline ? Dans quelle mesure, par exemple, leurs positions sur l’homosexualité, l’évolution de la famille et les rébellions féministes – qu’elles soient conservatrices ou identitaires - ont-elles influé sur sa crédibilité? Et leur incapacité à penser leur histoire, quelles conséquences aura-t-elle sur son avenir ?
Demeurent des motifs d’espoir, et par exemple la fécondité des voies empruntées aujourd’hui par certains jeunes cliniciens, au statut souvent précaire, alors même que la profession s’est largement féminisée…
Découvrez le compte rendu de la Rencontre par Elisabeth Roudinesco ici
la rencontre du 29 mai 2024
Autour de Philippe Descola
De l’Amazonie à Notre-Dame-des-Landes : vers une nouvelle cosmopolitique
à la Maison de l’Amérique latine
217 boulevard Saint-Germain
75007 Paris
mercredi 29 mai 2024 à partir de 19h
D’autres façons d’être au monde sont possibles.
Un monde où l’homme renoncerait à agir en prédateur de la nature, un monde plus sobre et plus égalitaire, un monde soucieux de la diversité du vivant comme du non-vivant. Les outils intellectuels pour avancer dans cette direction? Philippe Descola s’est consacré à leur élaboration au long d’une carrière intellectuelle qui fait de lui l’un des grands anthropologues de notre temps.
Médaille d’or du CNRS, professeur émérite au Collège de France dans la chaire d’Anthropologie de la nature, ancien directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, c’est son travail de terrain auprès des indiens Achuar, en Amazonie, qui conduit l’ethnologue à mettre en cause les catégories fondatrices de notre modernité, et notamment l’opposition entre nature et culture, afin de nourrir une nouvelle approche des défis majeurs auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui.
Imaginer ce que pourrait être une « nouvelle cosmopolitique », une politique qui romprait délibérément avec les vieux usages fondés sur l’opposition entre humain et non-humain, voilà à quoi s’emploie aujourd’hui Philippe Descola. Explorant les nouvelles sociabilités à l’œuvre dans la ZAD de Notre–Dame-des-Landes, il en a rapporté, comme il le dit lui-même, « ce que peut-être une expérience cosmopolitique inédite, une forme de vie commune récusant le productivisme, le consumérisme et l’accumulation, attentive à laisser chacun s’exprimer dans des structures égalitaires et fondées sur une identification profonde entre les habitants humains et non-humains d’un territoire autonome » (Le Monde, 27 septembre 2022).
Il s’agit désormais d’imaginer et de construire ensemble ces futurs différents.
L’entretien avec Philippe Descola sera conduit par Charles Stépanoff, anthropologue, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, auteur de plusieurs ouvrages de référence, et notamment L’Animal et la Mort (La Découverte, 2021).
Présentation par Olivier Bétourné.
Pour tous contacts avec l’Institut Histoire et Lumières de la pensée : www.ihldp.com